Film britannique de William Oldroyd – 1 h 29
Avec Florence Pugh, Cosmo Jarvis, Paul Hilton
Sortie : 12 avril 2017
Par Jean-Jacques Corrio
William Oldroyd, le réalisateur de The Young Lady, et Alice Birch, la scénariste du film, viennent tous les deux du théâtre shakespearien. C’est Alice Birch qui, la première, a eu l’idée d’adapter le roman écrit en 1865 par l’écrivain russe Nicolaï Leskov, Lady Macbeth du district de Mtsensk, qui avait déjà inspiré un opéra à Chostakovitch en 1934, et un flm à Andrezj Wajda (Lady Macbeth sibérienne) en 1961. Elle en a proposé la réalisation à William Oldroyd dont c’est le premier long-métrage.
1865, quelque part dans la campagne anglaise. Il faudrait vraiment ne pas avoir de cœur pour ne pas plaindre Katherine, jeune femme qu’on a mariée, sans lui demander son avis, à un homme beaucoup plus âgé, futur hériter d’un grand domaine. Souvent absent, celui-ci exige de sa femme, à chaque retour, qu’elle se mete nue afin de pouvoir se livrer au plaisir solitaire plutôt
que de partager charnellement le plaisir avec elle.
Si on ajoute au tableau que son beau-père est un vieillard despotique et que ces deux hommes qui gouvernent sa vie lui ordonnent de rester dans la maison alors qu’elle aime par dessus tout être dehors, on conçoit qu’elle ait très vite envie d’aller voir ailleurs… C’est sous les traits de Sebastian, un des palefreniers du domaine, que cet ailleurs va se présenter. Un homme frustre, mais qui a le mérite de faire découvrir à Katherine les plaisirs que son mari lui a toujours refusés.
Dans un tel environnement, on devine qu’il sera difficile d’entretenir cette liaison, tout en la cachant ; mais Katherine va se montrer prête à tout pour pouvoir vivre coûte que coûte une passion amoureuse à laquelle elle ne peut résister.
The Young Lady enjambe avec bonheur les frontières temporelles et géographiques en permettant à Vermeer de rencontrer D.H. Lawrence et la littérature russe du 19e siècle. Et prouve qu’il est possible de réaliser des films puissants, visuellement magnifiques, avec un budget limité.
Il nous permet enfin de faire la connaissance de Florence Pugh, une comédienne anglaise de 21 ans dont tout porte à croire qu’elle est à l’orée d’une très, très grande carrière.